Le peuple Yaka Les Yaka sont une population bantoue d'Afrique centrale vivant principalement au sud-ouest de la République démocratique du Congo, également au nord-est de l'Angola.
Ethnonymie
Selon les sources et le contexte, on rencontre les variantes suivantes : Ayaka, Bayaka, Bayéké, Djakka, Giaka, Iaca, Iaka, Jaga, Jaca, Joca, Mayaka, Ngiaka, Yagga, Yakas1.
Population
La population yaka est estimée entre 5 000 000 et 800 000 personnes en République démocratique du Congo, mais les locuteurs du yaka sont plus nombreux. En 1930, le père Michel Planquaert estimait cette population à 300 000 âmes2. En 1964, Jacques Denis réalise une étude ethnodémographique et parvient à la même estimation3. En 1984, l'anthropologue René Devisch reprend le même chiffre4 et fait remarquer, que d'après les estimations des missionnaires, les prévisions d'accroissement établies par J. Denis sur base de son enquête n'ont pas tenu compte de la détérioration sanitaire et de l'exode rural. Dans tous les ouvrages récents sur cette population, le nombre d'habitants reste stable, c’est-à-dire de l'ordre de 300 000. L'Annuaire de l’Église catholique en RDC de 1993-1994 avance un chiffre de 400 027, mais selon Nkelenge Hilaire Mitendo, en 2003, le contexte ne permet pas de disposer de données fiables5.
Langue
Ils parlent le yaka, une langue bantoue dont le nombre de locuteurs a été estimé à 900 000 en 2000 : 700 000 en République démocratique du Congo et 200 000 en Angola6.
Histoire
Les Yaka, peuple bantou, ont joué un rôle important dans la situation qui a mené au décollage du commerce triangulaire au tournant du 17e siècle. A la fois décrits comme agriculteurs et comme peuple de razzieurs nomades, ils lancent avec succès des offensives sur leurs voisins Kongos, ethnie côtière déjà en contact avec les Européens. Après la prise de Mbanza Kongo, la capitale Kongo en 1568, ils seront finalement repoussés et soumis par les Kongos. Se pose la question combien ils étaient pour faire vaciller une nation de près de 4 millions d'individus. Fuyant vers leur région d'origine ils seront finalement soumis par les Lundas pendant tout le xviiie siècle; les Lundas sont arrivés au Kwango vers la fin du xviie siècle et ont trouvé sur place des populations ayant fait partie du Royaume du Kongo 7. Regagnant leur indépendance pendant un court moment au xixe siècle, ils gardèrent malgré cela un roi d'origine lunda, le kiamfu. C'est vers la fin du xixe siècle que les Yaka sont touchés par les menées de l'armée coloniale, la Force publique. L'armée de Monoemugi est composée d'archers Yakas réputés pratiquer un cannibalisme rituel sur leurs ennemis vaincus8. Il existait plusieurs groupes de Jagas à savoir ceux qui avaient envahi Mbanza Kongo en 1568, les Imbangalas, etc.9,10 Le mot Jaga pour les Portugais signifiait vagabond et sans origine.11,12 Le mot « Jaga » serait une déformation du mot Kongo « Yaka », Yaka était un titre d’honneur attribué aux guerriers du Royaume de Kongo. On peut retrouver ce mot dans la phrase Kongo suivante des descendants de M'panzu: « Beto, mayaka mbata; mayaka mpunza, mayaka mbele. » (Traduction : « Nous, nous attrapons les coups, les flèches et les épées. »). Le verbe Kuyaka en Kikongo signifie attraper au vol. 7,13,14
Géopolitique des Yaka
Les Yaka constituent un peuple homogène, discipliné, travailleur et guerrier qui occupe les plateaux du Kwango dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo. Ce sont principalement des agriculteurs qui cultivent du manioc, de l'arachide, des ignames, des courges, du maïs, des haricots, du café robusta, et qui élèvent de la volaille et du petit bétail. Ils sont également de bons chasseurs dans les clairières et forêts des rivières Kwango et Wamba. Le Kwango, ainsi que le Kwilu, sont les réservoirs alimentaires de la ville de Kinshasa. Sur le plan coutumier, le Royaume Yaka est une monarchie patriarcale dirigée par le kiamfu dont le pouvoir prend fin uniquement avec son décès. Il est secondé par plusieurs collaborateurs qui sont des chefs coutumiers ayant des fiefs à gouverner et qui sont parfois de la même lignée que lui. C'est le cas notamment de Swa Mbangi, de Swa Munene, de Swa Lukuni, de Mulopo Ndindi, de Muni Ngunda, de Muni Kazembe, de Muni Ngulu et de Pelende Nkhobo. Certains de ces chefs ont droit à la succession et à l'accession au trône. Sur le plan administratif, les Yaka occupent 3 des 5 territoires qui composent le Kwango, notamment Kasongo-Lunda, Kenge et Popo-Kabaka et leur démographie avoisine les 2 millions d'habitants. Ils sont voisins des Sukus, des Tchokwés, des Lundas, des Baholos, des Bambatas et des Balemfus. En ce qui concerne l'administration ecclésiale, deux diocèses catholiques se partagent le monde yaka : les diocèses de Popo-Kabaka et de Kenge. Les centres de formation intellectuelle qui ont formé l'élite du Kwango sont l'École normale d'Imbela et le Collège Ntemo ex- Saint-Paul (des pères jésuites) de Kasongo-Lunda15. Au demeurant les Yaka ont beaucoup migré à Kinshasa, des suites de l'exode rural. Ils représenteraient le quart de la population de Kinshasa. C'est la raison pour laquelle le Gouverneur et les vice-Gouverneurs de la ville de Kinshasa sont souvent recrutés parmi eux (Kibabu Madiata Nzau, Mbemba Fundu, André Kimbuta). Les Yakas sont majoritaires dans les communes et quartiers de Kinshasa ci-après : Masina, Kimbanseke (quartier Kingasani), Bumbu, Ngaba, Mbanza-Lemba, Camp Luka, Kisenso, Kingabwa, Nsele, Mikonga et Mpassa.
Culture
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Masque d'initiation ndeema16. Masque kholuka17. Charme mbuumba17. Statuette biteki18 Tambour à fente17. Appui-tête19. Boîte à kaolin anthropomorphe17.